L’opposition sénégalaise a appelé le 7 février à la constitution d’un large front réunissant les candidats admis à la présidentielle, les syndicats et les chefs religieux pour faire reculer le président après le report de l’élection à décembre.
Onze candidats ou leurs représentants constitués en collectif, sur les 20 retenus en janvier par le Conseil constitutionnel, ont fait face à la presse le 7 février à Dakar. « Il appartient à ce collectif de procéder [à] une convergence de toutes les forces vives de la nation », a déclaré Cheikh Tidiane Youm, représentant de l’un des candidats à la présidentielle initialement prévue le 25 février.
« Le front des candidats à la présidentielle du 25 février va contacter toutes les forces vives de la Nation [en vue de] la création d’une plateforme beaucoup plus grande pour libérer [le] pays des mains du président Macky Sall », a lancé Déthié Fall, lui-même candidat à la magistrature suprême.
Les intervenants ont tour à tour appelé les syndicats, les chefs religieux et coutumiers à s’associer à leur démarche. Ils ont affirmé maintenir le 25 février comme jour du scrutin et poursuivre leur campagne électorale, dont le démarrage était prévu dimanche pour vingt et un jours.
Crainte de nouveaux troubles
Le collectif a aussi demandé aux organisations régionales et internationales de ne plus reconnaître le président Macky Sall comme représentant du Sénégal au-delà du 2 avril, date officielle de la fin de son mandat avant que l’Assemblée nationale ne le prolonge jusqu’à la prise de fonctions de son successeur.
Pour la première fois, les Sénégalais, qui devaient élire leur cinquième président le 25 février, le feront presque dix mois plus tard que prévu, si les choses ne changent pas encore d’ici là dans ce pays pourtant vanté pour sa stabilité et sa pratique démocratique au sein d’une région ouest-africaine troublée.
L’adoption de la proposition de loi reportant la présidentielle par une alliance de députés du camp présidentiel et de partisans du candidat Karim Wade, disqualifié par le Conseil constitutionnel, a plongé le pays dans une grande fébrilité et la crainte de nouveaux troubles, après ceux, meurtriers, de mars 2021 et juin 2023.
Source:www.jeuneafrique.com