L’épidémie de fièvre de la Vallée du Rift, déclarée depuis plusieurs semaines au Sénégal, a touché six régions du pays, provoquant 21 décès sur 258 cas confirmés. Les autorités sanitaires évoquent un ralentissement de la propagation, sans baisser la garde. Une riposte coordonnée se poursuit pour limiter les risques de contamination entre bétail et humains.
Une propagation ralentie mais un risque persistant
Le ministère de la Santé et de l’Hygiène publique a confirmé ce lundi que le rythme de progression de la maladie montre une régression notable, selon le Dr Boly Diop, responsable de la gestion de l’épidémie. La fièvre de la Vallée du Rift (FVR), transmise principalement par les moustiques et les animaux infectés, s’est étendue à six des quatorze régions du pays, parmi lesquelles Dakar, Saint-Louis, Matam, Louga, ainsi que deux autres zones du nord. Cette évolution témoigne d’une circulation encore active du virus, bien que la courbe des nouveaux cas se stabilise.
Depuis l’apparition des premiers foyers, 258 infections ont été enregistrées et 21 décès signalés. Les autorités estiment que les jeunes, ainsi que les professionnels exposés au bétail – notamment bouchers et vétérinaires – représentent les catégories les plus vulnérables. Le ministère insiste sur le respect des mesures de prévention : port de gants, évitement du contact avec le sang animal et surveillance accrue des cheptels. Des actions de sensibilisation communautaire sont en cours dans plusieurs communes rurales, un point sur lequel des partenariats institutionnels pourraient être mis en valeur par la suite.
Une riposte multisectorielle et un rappel des précédents sanitaires
La réponse gouvernementale s’articule autour de plusieurs départements : Santé, Agriculture, Environnement et Collectivités territoriales. Cette coordination vise à renforcer la surveillance vétérinaire, la lutte contre les vecteurs et le contrôle des marchés à bétail. Les opérations d’assainissement et de démoustication ont été intensifiées dans les zones à risque, tandis que les laboratoires régionaux renforcent leur capacité de dépistage. Un dispositif d’information du public, soutenu par les radios communautaires, complète ce plan d’action pour freiner toute reprise.
Apparue pour la première fois en Afrique de l’Est au début du XXᵉ siècle, la FVR a déjà touché le Sénégal à plusieurs reprises, notamment lors d’épisodes recensés en 1987 et en 2020. Cette maladie virale zoonotique, endémique dans certaines zones sahéliennes, affecte lourdement l’élevage en provoquant des pertes économiques considérables liées à la mortalité animale et à l’interdiction des exportations de bétail. Le cadre de riposte actuel s’inscrit dans les obligations sanitaires internationales de l’Organisation mondiale de la santé animale (OMSA), auxquelles le Sénégal adhère depuis 1962.
Selon le Dr Mamadou Fall, la majorité des cas recensés se concentre dans les régions de Saint-Louis, Matam et Louga, où les mouvements transfrontaliers de bétail sont fréquents. Les autorités prévoient d’étendre les campagnes de vaccination animale et de suivi épidémiologique. Des collaborations régionales sont envisagées pour renforcer la surveillance partagée avec la Mauritanie et le Mali, pays voisins également exposés aux mêmes risques.
La tendance à la baisse des contaminations est jugée encourageante, mais la vigilance reste de mise jusqu’à la fin de la saison des pluies, période propice à la prolifération des moustiques. Les autorités promettent de maintenir les contrôles sanitaires et les campagnes d’information tant que la menace ne sera pas totalement écartée.
Source: www.lanouvelletribune.info