Les Sotigui Awards célèbrent leur 10e anniversaire lors d’une cérémonie marquée par l’émotion, la reconnaissance et une vision ambitieuse pour le cinéma africain. Une décennie après leur création au Burkina Faso, cette distinction se présente désormais comme un jalon incontournable pour valoriser les acteurs et comédiens du continent, en complément du FESPACO jugé « plus large » dans son approche.
Nés sur la terre où vécut le maître Sotigui Kouyaté, les Sotigui Awards ont été salués pour leur constance et leur capacité à faire évoluer l’industrie. Plusieurs invités ont rendu hommage au travail du Directeur général, Kévin Moné, et de son équipe, décrite comme « dynamique » et à la hauteur de l’événement.
Certains acteurs, comme Étien Jean François (Bigy King), ont souligné les efforts manifestés pour leur offrir logement, accueil chaleureux et véhicules, déclarant s’être sentis « stars » et « reconnus ».
L’édition 2025 a également donné lieu à de vibrants témoignages. Le comédien ivoirien Fortuné Akakpo s’est réjoui d’être célébré « de son vivant », rappelant que les artistes sont des « objecteurs de conscience », porteurs de valeurs et de mémoire. Il a lancé une formule forte : « S’il n’y avait pas les Sotigui, il fallait les inventer ».
Au-delà de la célébration, une ambition claire s’affirme : faire des Sotigui les véritables Oscars africains, voire aller « au-delà même des Oscars ». Certains artistes imaginent déjà un avenir où ce seraient les Américains qui déclareraient : « Nous voulons être nominés aux Sotigui ! ».
L’édition de cette année n’a toutefois pas occulté les défis persistants de l’industrie. Plusieurs témoins ont dénoncé le harcèlement sexuel qui touche des femmes en quête de rôles.
Ils appellent à un changement profond pour que nul ne soit contraint de « baisser la chair » pour obtenir une opportunité, et que le mérite reste le seul critère.
À l’aube de cette nouvelle décennie, acteurs et professionnels disent souhaiter 10 ans de plus, voire 100 ans, 1000 ans à ce rendez-vous continental qui veut porter haut la dignité des artistes africains.
Source: www.burkina24.com
