Cela fait maintenant cinquante ans qu’est entrée en vigueur la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (Cites), dite aussi Convention de Washington. La vingtième Conférence des parties (COP20 (1) ) se tient du 24 novembre au 5 décembre, à Samarcande (Ouzbékistan).
« À l’occasion de cette COP20, 51 propositions et amendements seront débattus. Ils visent l’inscription de 175 espèces supplémentaires à la Cites afin de renforcer leur protection dans le cadre du commerce international », explique le Muséum national d’histoire naturelle (MNHN), autorité scientifique française pour cette convention. Ces propositions visent notamment à inscrire de nouvelles espèces de requins, de raies, de concombres de mer, d’anguilles, de grenouilles et de gazelles sur la liste des espèces protégées. Le Brésil propose par ailleurs de renforcer la protection du pernambouc, dont le bois est utilisé pour la fabrication des archets.
Mais, à l’inverse, certaines propositions visent à assouplir les protections. C’est le cas pour le faucon pélerin ou encore pour une espèce de girafe. De même, des propositions de réouverture du commerce international d’ivoire, d’éléphants de savane et de cornes d’antilopes saïga sont au menu de la conférence. Cette dernière espèce est l’une des rares à avoir connu un rétablissement, sa population étant passée de 48 000 individus, en 2005, à plus de 1,9 million, en 2023, rapporte l’Institut international pour le développement durable (IISD). La diplomatie française indique que la France et l’Union européenne s’opposeront aux propositions de déclassement d’espèces. Mais elles s’opposeront aussi au renforcement de la protection du pernambouc, compte tenu de ses incidences potentielles pour la filière musicale.
« Le commerce d’espèces sauvages a généré plus de 200 milliards de dollars en 2022. Le commerce illégal de ces espèces est par ailleurs considéré aujourd’hui comme le quatrième trafic le plus lucratif au monde », précise le MNHN. « La Cites, rappelle le Muséum, octroie différents niveaux d’action pour prévenir la surexploitation de plus de 41 000 espèces d’animaux et de plantes. Elle applique pour cela un ensemble de dispositions allant de l’interdiction totale du commerce international (pour les espèces les plus menacées) à un contrôle strict assorti de mesures de gestion obligatoires pour celles qui pourraient devenir menacées en l’absence de réglementation. Elle organise également les coopérations entre États pour les espèces protégées localement. Au total, près de 700 espèces sont aujourd’hui interdites de commerce international. »
Source: www.actu-environnement.com
