La 78e session de l’Assemblée générale des Nations unies se tiendra du 19 au 23 septembre et le 26 septembre à New York. Un rendez-vous marqué cette année encore par la guerre en Ukraine, notamment la volonté des grandes puissances d’obtenir le soutien des pays émergents face à la Russie. Un sujet qui pourrait faire passer au second plan les discussions sur la crise climatique. France 24 fait le point sur les grands dossiers qui occuperont les débats.
C’est un rendez-vous désormais incontournable. Comme chaque année, les États membres des Nations unies se réunissent à New York pour évoquer les grands dossiers qui agitent le monde. Outre la guerre en Ukraine, il sera essentiellement question de l’urgence climatique, notamment à travers les 17 objectifs de développement durable à atteindre d’ici 2030. Voici le programme.
Le débat général du 19 au 23 et le 26 septembre
Le débat général a pour thème « Reconstruire la confiance et raviver la solidarité mondiale : accélérer l’action pour réaliser le programme 2030 et ses objectifs de développement durable en faveur de la paix, la prospérité, le progrès et la durabilité pour tous ».
Des prises de parole attendues dont celle de Zelensky
Les chefs d’État et de gouvernement d’au moins 145 pays sont attendus à New York. Les prises de parole doivent durer en théorie 15 minutes, même si le discours de Fidel Castro en 1960 est entré dans l’histoire avec 269 minutes à la tribune.
Le président brésilien, Luiz Inácio Lula da Silva, Joe Biden et Volodymyr Zelensky sont attendus dès le premier jour. Pour la première fois depuis l’invasion russe en février 2022, le président ukrainien assistera en personne à l’Assemblée générale. L’année dernière, un discours enregistré avait été diffusé.
Volodymyr Zelensky s’exprimera également, mercredi, devant le Conseil de sécurité de l’ONU, où siège le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov.
Quel ordre pour les prises de parole ?
Le président de l’Assemblée générale des Nations unies prononce le premier discours. Cette année, il s’agit de Dennis Francis, représentant de Trinité-et-Tobago. Joe Biden prendra la parole en second, les États-Unis étant le pays hôte.
Pour les dizaines de discours qui suivent, l’ordre est déterminé par de multiples variables, notamment la personne qu’un pays envoie prononcer le discours (les chefs d’État précèdent les chefs de gouvernement, qui précèdent eux-mêmes les simples ministres et autres représentants), les désidératas des pays eux-mêmes et l’équilibre géographique.
De grands absents parmi les orateurs
Les dirigeants des membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU comme la France, le Royaume-Uni, la Chine et la Russie – ne feront pas le déplacement. Emmanuel Macron, habitué des lieux, est retenu en France par la visite du roi d’Angleterre Charles III. Le Premier ministre britannique, Rishi Sunak, ne s’adressera pas en personne à l’Assemblée générale en raison d’un emploi du temps chargé. Et le ministre russe des Affaires étrangères, Serguei Lavrov, sera la voix de Vladimir Poutine.
Les dirigeants d’autres grands pays, comme l’Inde – qui vient d’accueillir le sommet du G20 à New Delhi – et le Mexique se feront représenter.
Le droit de réponse
Les États membres sont autorisés à exercer un droit de réponse, qui leur permet de réfuter les critiques formulées au cours du débat général. Il s’agit souvent d’échanges enflammés en fin de journée, mais ils ne sont généralement pas prononcés par des chefs d’État ou de gouvernement, mais plutôt par des membres de rang inférieur de la délégation d’un pays. En 2022, le droit de réponse a été exercé 21 fois.
Le sommet sur les Objectifs de développement durable (ODD)
Dès lundi, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, tentera de donner le coup d’envoi d’une action visant à atteindre les 17 objectifs adoptés par les dirigeants mondiaux en 2015. Les pays en développement les considèrent comme essentiels pour combler le fossé grandissant entre les pays riches et les pays pauvres d’ici 2030.
Ces objectifs « concernent les espoirs, les rêves, les droits et les attentes des populations, et la bonne santé de notre environnement naturel », a insisté ce week-end le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres. « Il s’agit de réparer des injustices historiques, de panser les divisions mondiales, et de mettre notre monde sur la voie d’une paix durable », a-t-il ajouté, appelant à un « plan de sauvetage ».
Seulement 15 % de ces objectifs de développement durable sont en bonne voie, beaucoup stagnent et d’autres régressent. Selon le projet de déclaration qui doit être adopté lundi, les États membres vont s’engager à « agir avec urgence » pour rendre réel ce « plan d’action pour les gens, la planète, la prospérité, la paix et le partenariat, et ne laisser personne sur le bord de la route ».
Focus sur les pays émergents
Une attention particulière devrait également être portée aux pays émergents, alors que les pays occidentaux tentent d’obtenir leur soutien afin d’isoler la Russie.
De nombreuses réunions de haut niveau porteront sur les priorités des pays en voie de développement en Afrique, en Amérique latine et en Asie.
« Cette année, les pays émergents ont dicté le programme », a déclaré Richard Gowan, directeur ONU du cercle de réflexion International crisis group. « Les pays non-occidentaux ont su avantageusement utiliser ce moment », a-t-il dit. « Je pense qu’ils ont tiré avantage du fait que les États-Unis d’un côté et la Russie de l’autre cherchent à s’assurer leur soutien. »
Un contrepied à la Chine également qui a accordé au cours des dix dernières années des centaines de milliards de dollars de prêts dédiés à la construction des infrastructures nécessaires aux « Nouvelles Routes de la soie », le vaste réseau de partenariats économiques noués par Pékin à travers le monde. Les États-Unis et leurs alliés ont récemment tenté de parer à l’influence croissante de la Chine en promettant des aides en matière de développement et de climat.
Source: www.france24.com