OFFENSIVE. Un an après le Sommet de Washington, le regain d’intérêt de la Maison-Blanche pour l’Afrique s’est traduit par des accords records estimés à 14,2 milliards de dollars.
n an après le sommet entre l’Afrique et les États-Unis, la Maison-Blanche s’est fait l’écho d’un premier bilan de cette rencontre qui devait relancer les relations entre le continent africain et Washington en pleine guerre d’influence avec la Chine. L’administration Biden s’est donc félicitée, ce mercredi 13 décembre, d’avoir conclu, cette année, des accords commerciaux records avec l’Afrique, d’un montant total de 14,2 milliards de dollars. Mais le continent est courtisé et les États-Unis courent loin derrière la Chine du point de vue des relations commerciales, avec trois fois moins d’échanges en termes de valeur.
Des premiers résultats encourageants
Près de 550 nouveaux accords commerciaux et d’investissement ont été signés, représentant une augmentation de 67 % par rapport à 2022 en termes de nombre et de valeur, a déclaré British Robinson, coordinateur de l’initiative commerciale « Prosper Africa » lancée par les États-Unis. « Nous avons connu une année record pour les relations américano-africaines », a souligné Judd Devermont, responsable pour l’Afrique subsaharienne à la Maison-Blanche, lors d’une conférence de presse en ligne organisée un an après le sommet avec des dirigeants africains au cours duquel le président américain Joe Biden s’est engagé à « mettre le paquet » sur le continent. Les États-Unis ont déjà réalisé plus de 40 % de ces engagements, a souligné M. Devermont. « D’ici à la fin de la deuxième année, nous prévoyons de dépasser au moins 70 % de nos objectifs », a-t-il ajouté.
Preuve de ce nouveau dynamisme américain en Afrique, les nombreuses visites de responsables de premier plan. Lors de la visite de la vice-présidente Kamala Harris au Ghana en mars dernier, la représentante américaine Katherine Tai a tweeté : « Pour les États-Unis et l’économie mondiale : l’avenir, c’est l’Afrique. »
Stratégie globale
Soucieux de faire oublier les années Trump marquées par un désintérêt hautain pour l’Afrique, Washington s’est engagé en décembre à investir 55 milliards de dollars sur trois ans en Afrique. Cette stratégie vise en particulier à contrer la présence croissante de la Chine, qui a notamment fait des percées en matière de construction d’infrastructures, d’investissements et de prêts. Et au-delà l’administration Biden a déployé une nouvelle stratégie américaine en Afrique subsaharienne qui repose sur plusieurs piliers, comme la nécessité d’établir un partenariat d’égal à égal entre Africains et Américains. Dans un document établi en août 2022, Washington ambitionne d’investir dans des domaines qui vont de la démocratie, au commerce mondial, en passant par les enjeux climatiques.
Sur le plan diplomatique, l’administration Biden a poussé pour que l’Union africaine ait sa place à la table du G20. Reste l’épineuse question de la place de l’Afrique au sein du Conseil de sécurité de l’ONU, la plus haute instance de la gouvernance mondiale. Le sujet est particulièrement sensible dans un contexte international fragmenté, avec l’émergence d’un « Sud global » non aligné.
Source: www.lepoint.fr