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Présidentielle au Ghana : l’ex-président et opposant John Mahama vainqueur

Sans attendre la proclamation officielle des résultats, le candidat du pouvoir a reconnu sa défaite et la victoire de son principal adversaire, l’ancien président (2012-2017) qui opère son come-back.

Les bookmakers annonçaient un scrutin très serré pour les élections générales de ce samedi 7 décembre au Ghana. Malgré ces prévisions, tout est allé vite. 24 heures après la tenue du scrutin, le vice-président sortant et candidat du Nouveau Parti Patriotique ou NPP, le parti au pouvoir, Mahamudu Bawumia, a reconnu sa défaite, ce dimanche 8 décembre lors d’une conférence de presse tenue dans sa résidence située dans la capitale ghanéenne. « Le peuple ghanéen s’est exprimé, il a voté pour le changement et nous le respectons en toute humilité », a-t-il dit.

Le vice-président sortant et candidat malheureux a également précisé qu’il avait appelé son adversaire John Mahama pour le féliciter. « Je fais ce discours de concession avant l’annonce officielle de la Commission électorale pour éviter de nouvelles tensions et préserver la paix de notre pays », a déclaré avec un air de fierté patriotique Bawumia. « Il est important que la communauté mondiale des investisseurs continue de croire au caractère pacifique et démocratique du Ghana », a-t-il ajouté. Une façon aussi de conjurer une éventuelle remise en question du scrutin, d’où qu’elle puisse venir.

De son côté, l’ancien président et candidat heureux du scrutin présidentiel, John Dramani Mahama, a confirmé via son compte X avoir reçu un appel de son adversaire qui tenait à le féliciter. « J’ai reçu ce matin un appel de félicitations de mon frère le Dr @MBawumia, suite à ma nette victoire aux élections de samedi », a-t-il posté.

Les militants du principal parti d’opposition, le Congrès national démocratique (NDC), ont pris d’assaut certaines artères de la capitale du Ghana tôt ce dimanche pour célébrer le retour au pouvoir de leur parti après huit ans passés au sein de l’opposition. « Nous sommes de retour aux affaires. Notre président élu et sa nouvelle administration vont s’atteler à redresser l’économie laissée en lambeaux par l’ancienne administration », s’est réjoui Kwabena Gyasea, un militant de l’opposition.

L’ancien Gold Coast vient de connaître sa huitième alternance depuis 1992. L’alternance politique est un phénomène suffisamment exceptionnel en Afrique pour que le cas du Ghana mérite d’être souligné. La réussite de ces élections générales ce samedi illustre la vitalité démocratique du pays, qui est considéré comme un modèle en Afrique de l’Ouest.

Le vote sanction a eu raison du parti au pouvoir

Le Ghana est confronté depuis 2021 à une crise économique dont les effets se font toujours sentir. Le cédi, la monnaie locale, a connu une dépréciation sans précédent depuis quelques décennies. Le Ghana, premier producteur d’or d’Afrique, le deuxième producteur mondial de cacao, a été contraint à un défaut de paiement sur sa dette extérieure et à conclure un accord de soutien avec le FMI. L’inflation, qui avait atteint un sommet de 54,1 % en 2022, est redescendue à 23,2 % fin 2023.

C’est fort de ce constat que certains analystes politiques ont prévenu que ces élections générales du 7 décembre seraient un vote sanction contre l’administration sortante.

Malgré les promesses faites au cours de la campagne électorale par le candidat du parti au pouvoir depuis 2016, les électeurs ghanéens ont décidé de tourner la page en optant massivement pour une alternance à travers un vote sanction. Car beaucoup de Ghanéens subissent encore les effets de la flambée des prix et attendent des réponses concrètes de leurs futurs dirigeants. « Nous savions tous que ces élections générales vont servir de vote sanction contre le New Patriotic Party au pouvoir depuis huit ans. La situation économique du Ghana s’est détériorée au cours du second mandat du président sortant. Le Ghana est devenu moins attractif pour les investisseurs étrangers », a reconnu Kwadzo Adjei, un économiste ghanéen.

Une économie à redresser et des défis sécuritaires à relever

Le futur locataire de Flagstaff House, le palais de la présidence du Ghana, et son administration auront pour mission prioritaire de redresser une économie fragilisée. Pour atteindre cet objectif, ils bénéficieront du soutien d’un parlement majoritairement acquis à leur parti, ce qui devrait faciliter la mise en œuvre des réformes nécessaires. Parmi les défis les plus pressants figurent la lutte contre le terrorisme et l’exécution du programme économique ambitieux promis lors de la campagne, intitulé « Économie 24 heures sur 24 ». Ce plan, axé sur la productivité, la création d’emplois et le développement des petites entreprises, vise à revitaliser l’économie nationale.

Après son investiture en janvier 2025, le nouveau chef d’État, un expert en communication et ancien vice-président, devra traduire ses promesses en actions concrètes. Selon des observateurs politiques, ses compétences et son expérience augurent de bonnes perspectives pour relever les défis économiques.

Autre fait marquant, l’élection marque un tournant historique avec la nomination de Naana Jane Opoku Agyemang, une universitaire de renom, comme première femme vice-présidente du Ghana. Ce choix stratégique a non seulement enrichi l’équipe dirigeante mais aussi renforcé l’adhésion des électrices, un élément déterminant dans les résultats du scrutin. Les résultats définitifs, encore attendus, seront annoncés lundi par la Commission électorale.

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