samedi, avril 27, 2024
AccueilPortraitGabon : qui est Raymond Ndong Sima, opposant à Ali Bongo, nommé Premier...

Gabon : qui est Raymond Ndong Sima, opposant à Ali Bongo, nommé Premier ministre ?

PORTRAIT. Cet économiste de 68 ans avait déjà été chef du gouvernement sous la présidence d’Ali Bongo entre 2012 et 2014, avant de passer à l’opposition.

ui est le nouveau Premier ministre de la transition choisi par le général Oligui Nguema, le nouvel homme fort de Libreville ? Raymond Ndong Sima, 68 ans, avait déjà été chef du gouvernement sous Ali Bongo de 2012 à 2014 mais s’était éloigné du pouvoir qu’il accusait depuis de mauvaise gouvernance, jusqu’à se présenter aux présidentielles de 2016 et de 2023. Pour cette dernière, il s’était désisté au dernier moment au profit d’un candidat commun de l’opposition. Voici ce qu’il faut savoir sur cet économiste. 

  • Fang du nord

Le Premier ministre de la transition est natif de la province du Woleu-Ntem, berceau de l’ethnie fang majoritaire au Gabon, et l’un des fiefs historiques de l’opposition à la famille Bongo, qui dirigeait le pays depuis plus de 55 ans. Dernier d’une fratrie de cinq enfants, il est notamment diplômé d’économétrie à l’Université Paris-Dauphine. 

Il a été nommé au cabinet du ministre de la Planification et de l’Économie en 1986, où il s’est vu confier la responsabilité de l’ajustement structurel et des relations avec le Fonds monétaire international et la Banque mondiale. En 1992, il a été nommé directeur général de l’économie, poste qu’il a occupé tout en conservant la responsabilité de l’ajustement structurel jusqu’en 1994. Il a ensuite exercé les fonctions de directeur général de Hévégab, une entreprise de caoutchouc appartenant à l’État, de 1994 à 1998, avant d’être nommé au gouvernement, sous Omar Bongo, en tant que ministre de l’Agriculture, de l’Élevage et du Développement rural le 17 octobre 2009. 

En 2012, il est nommé à la surprise générale chef du gouvernement sous Ali Bongo jusqu’en 2014 et en 2015, c’est l’année de la rupture avec le Parti démocratique gabonais (PDG). Raymond Ndong Sima est candidat à l’élection présidentielle de 2016, lors de laquelle il obtient 0,4 % des voix.

  • Un premier passage à la Primature sous Ali Bongo

Lors de son magistère à la Primature, sous le président Bongo, Raymond Ndong Sima s’était fait remarquer pour avoir facilité le règlement de la dette du Gabon, mais également pour avoir résolu, à travers des mécanismes financiers, le paiement des arriérés des soldes dues aux agents publics.

  • Soutien au CTRI et à Brice Clotaire Oligui Nguema

Il y a quelques jours, Raymond Ndong Sima avait déjà affirmé à l’AFP la nécessité « de discuter avec les militaires », recommandant toutefois que la transition n’excède pas « 24 mois ». Il se disait alors « intéressé par la prochaine présidentielle », à laquelle « les militaires ne doivent pas participer ».

Le coup d’État a été mené sans effusion de sang, par des militaires putschistes unis derrière le général Oligui et les chefs de tous les corps de l’armée et de la police. Ils avaient rapidement suscité le ralliement de la quasi-totalité des partis de l’ancienne opposition, et d’une partie de l’ex-majorité, ainsi qu’un élan massif d’une population les remerciant de l’avoir « libérée » de 55 ans de « dynastie Bongo » au pouvoir. 

Le général Oligui, qui a mené le coup d’État du 30 août contre un Ali Bongo à peine proclamé réélu dans une élection « frauduleuse », a prêté serment lundi en tant que Président d’une période de transition dont il n’a pas fixé la durée, et au terme de laquelle il promet de « rendre le pouvoir aux civils » par des élections. Lundi, il avait annoncé un prochain gouvernement de transition de personnalités de tous horizons politiques. Puis une nouvelle Constitution élaborée avec « toutes les forces vives de la Nation », soumise à référendum et « plus respectueuse de la démocratie et des droits humains ». 

Lors de la cérémonie, le futur Premier ministre était présent, aux côtés d’autres membres de la plateforme d’opposition Alternance 2023. Et sur Twitter, le général Oligui n’a pas hésité à saluer « son charisme, sa fibre patriotique, son pragmatisme et sa grande expérience du poste », qui ont été déterminants selon lui.

  • Rupture avec « Alternance 2023 »

Mercredi, il avait annoncé se retirer de la principale plateforme de l’ancienne opposition, Alternance 2023, dont il était l’un des ténors avec cinq autres candidats déclarés à la présidentielle, pointant « une situation confuse depuis plusieurs jours ». Cinq des six leaders d’Alternance 2023, dont lui-même, avaient ostensiblement rallié le nouveau pouvoir militaire quand la position du dernier, le candidat commun d’Alternance 2023 à la présidentielle, Albert Ondo Ossa, n’était pas clairement exprimée.

  • Sa feuille de route

Quelques minutes après sa nomination, Raymond Ndong Sima a dit à l’AFP espérer soumettre au général Oligui « d’ici trois à quatre jours une proposition » de gouvernement. « On m’a remis une feuille de route, et je vais essayer de travailler dans le sens de ce que les militaires ont décidé » pour « qu’on remette en ordre l’ensemble des institutions et notamment tout ce qui concerne le cadre des élections », a-t-il expliqué. « Je veux consulter largement » et « sans précipitation » pour « que les gens appartenant à toutes les familles politiques se retrouvent » dans le gouvernement.

Source: www.lepoint.fr

RELATED ARTICLES

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Most Popular

Recent Comments